Audace, excellence, exigence, originalité, accessibilité, humilité, diversité : telles sont les valeurs du festival de musique les Siestes Electroniques. Zoom sur la 16e édition, qui aura lieu du 28 juin au 2 juillet à Toulouse.

Photo Pierre Humbert

Photo Pierre Humbert

Je n'ai encore jamais participé aux Siestes Electroniques mais la philosophie de ce festival made in Toulouse donne envie. Pénélope, l'assistante communication, partenariat et mécénat des Siestes, a accepté de répondre à mes questions. C'est parti!

 

  • Bonjour Pénélope, peux-tu présenter les Siestes Electroniques en quelques mots ?

 

Les Siestes Electroniques est un festival toulousain dédié aux cultures émergentes. La programmation artistique, historiquement dédiée aux musiques électroniques, y est désormais beaucoup plus riche, parfois même exubérante, toujours pétillante et ose sans complexe le grand écart des genres, des périodes et des familles musicales. Les Siestes Electroniques essaient ainsi, année après année, de susciter la curiosité de leurs spectateurs et de continuer à représenter un évènement à part, festif, agréable, simple et ouvert autant qu’intransigeant. Gratuité, absence de mur pour enceindre l’événement, présence au cœur de l’espace public, Les Siestes Electroniques relèvent de la proposition, de l’invitation et se laissent découvrir à qui fera l’effort de quelques pas, s’offrent sans autre contrepartie qu’un plaisir partagé pour la découverte. La 16ème édition du festival se tiendra du 29 juin au 2 juillet 2017, dans le jardin de Compans-Caffarelli à Toulouse.

Photo Moltisanti

Photo Moltisanti

  • Comment est né cet évènement toulousain ?

 

Le festival est né il y a 16 ans à Toulouse avec comme leitmotiv de déconstruire les images clivantes et underground de la musique électronique, de la faire découvrir et entendre à un public plus large. Ecouter la musique électronique autrement qu’en club ou en rave party, tel était son mot d’ordre. C’est pour cela que les grands axes de réflexion du festival se sont portés autour de :

- l’urbanité de la musique : implanté la musique au coeur du tissu urbain dans des cadres idylliques et verdoyants (parcs et jardins publics)

- la gratuité : l’accessibilité et l’ouverture à un plus grand nombre de personnes

- l’aspect diurne : présenter un autre versant de la musique électronique et l’ouvrir à un public nouveau

- l’exigence artistique et la diversité esthétique d’une programmation aventureuse : pour un public toujours plus large oscillant entre mélomanes avertis et néophytes curieux

Photo Cédric Lange

Photo Cédric Lange

  • En quoi les Siestes sont-elles différentes des autres festivals de musique ?

Les Siestes n’est pas le meilleur festival du monde parce qu’il correspond exactement à votre goût, que vous allez y voir tout ce qui compte pour votre scène chérie et que vous allez y croiser toute la profession. C’est tout l’inverse. Les Siestes est le meilleur festival au monde parce qu’il invite au désaccord, parce que vous pouvez y convier votre voisin déprimant, votre cousin gênant, votre collègue borné, parce que vous y découvrirez autant de styles aimés que détestés. Votre plaisir n’y étant pas garanti, tout peut arriver. N’est-ce pas excitant de ne pas savoir où l’on met les pieds ?

Edito 2017, Samuel Aubert, directeur artistique du festival

Le festival des Siestes Electroniques est unique de par son format et son cadre propice à l’écoute et à la découverte d’esthétiques nouvelles.

Il est unique aussi car il propose chaque année une programmation aventureuse, exigeante et pointue qui transporte et bouscule les festivaliers à travers de nouveaux horizons sonores.

Rendez-vous d’envergure, il est unique enfin car il rassemble et mélange des publics divers qui ne se côtoient généralement jamais…

Photo Pierre Humbert

Photo Pierre Humbert

  • Depuis plusieurs années, les Siestes sont déclinées à Paris et dans le monde entier. Comment l'évènement s'est-il développé et comment se fait le choix des villes où le festival va aller ?

 

« En 2007, Les Siestes Electroniques se sont donné les moyens d’adopter un ambitieux programme international, basé sur un principe de coopération avec des festivals ou des structures culturelles proches de ses préoccupations esthétiques, en Europe et dans le monde. » Grâce au réseau des Instituts Français, des partenariats avec différents festivals, aux membres de l’association installés à l’étranger, mais aussi de la plateforme SHAPE d’Europe Creative, le festival a eu l’opportunité de développer différents formats dans différents pays :

 

 

Aujourd’hui et depuis 10 ans maintenant, le festival est l’un des événements français qui s’exporte le plus. Le choix des villes s’effectue en fonction des partenariats avec les Instituts Français, des pays et de villes invitées et des opportunités qui se présentent (ex : en 2016 avec l’année de la Corée, nous sommes partis à Séoul).

 

Depuis 2011, le festival s’installe aussi chaque dimanche du mois de juillet dans le théâtre vert du Musée du Quai Branly. Soucieux de rendre publique sa collection de plus de 500 heures d’enregistrements ethnologiques, le musée s’est associé avec le festival pour que des artistes puissent retravailler la matière sonore et la faire découvrir sous un nouvel angle au grand public. A l’aide de professionnels, anthropologues et ethno-musicologues, les artistes modèlent, restructurent, déstructurent et transforment ces enregistrements pour offrir au public des siestes sonores surprenantes. Evénement gratuit, victime de son succès, Les Siestes au Quai Branly sont vite devenues une manifestation branchée prisée des parisiens, transformant petit à petit son esprit initial… Cette année le format changera et le festival se tiendra sur un seul weekend du 7 au 9 juillet 2017.

Photo Cédric Lange

Photo Cédric Lange

  • La programmation est de plus en plus éclectique, d'ailleurs le nom "les Siestes Electroniques" est devenu simplement "les Siestes". Pourquoi ce choix de s'ouvrir à plus de courants musicaux et comment s'effectue la programmation?

 

La programmation du festival a toujours été très éclectique. C’est pour cela que le festival s’est doté d’un sous-titre « festival de musiques aventureuses ». Le festival explore des contrées esthétiques inconnues, niches et inattendues, mais mélange aussi des styles plus « pop » et plus « mainstream ». Le but du festival est de toucher un panel de styles le plus large possible pour ouvrir à la découverte et provoquer des réactions émotionnelles fortes et nouvelles chez les festivaliers. C’est le directeur artistique et créateur du festival Samuel Aubert qui effectue tout ce travail de veille dense et intense. Mélomane dans toute sa puissance, il dévore et explore tous les domaines pour en dénicher le plus étonnant, le plus particulier et le plus aventureux. Soucieux d’évolution et de transformation, le festival et sa programmation artistique sont chaque année remis en question pour se mouvoir et se renouveler au mieux dans une société en perpétuelle métamorphose.

Photo Cédric Lange

Photo Cédric Lange

  • Quelles ont été les belles découvertes des années précédentes et celles qui sont annoncées pour cet été?

 

Chaque année le festival a permis de belles découvertes, notamment avec les partenariats de pays invités (Corée) et de tremplin pour des artistes émergeants. Nous ferons ici le choix de ne pas mettre plus un artiste qu’un autre en avant car ils comptent tous autant, en vous renvoyant directement à nos programmations des éditions précédentes.

 

Pour 2017 nous pouvons en revanche citer Princess Nokia et Gussian Curve, trio de musique ambient ne se produisant presque jamais sous cette formation, comme « têtes d’affiche » du festival, mais cela reste sous réserve du propos tenu ci-dessus : chaque artiste compte autant pour nous et chaque artiste est une découverte (a programmation est en cours d’élaboration mais les artistes confirmés sont d’ores et déjà annoncés sur notre site et nos réseaux sociaux).

Gaussian Curve, à retrouver jeudi 29 juin à 18h

Subtil mélange de décontraction et de stimulation, le festival toulousain continue de cultiver sa différence.

Les Inrockuptibles

Dates 2017Photo Jean-Jacques Ader

 

  • Toulouse : du 29 juin au 2 juillet

 

  • Paris : 7-9 juillet au Musée du Quai Branly

 

  • Agadir : le 21 juin à l'Institut Français

 

  • Leipzig : 8-10 septembre, SeaNaps festival (réseau SHAPE)

 

  • Milan : les 29 et 30 septembre à l'Institut Français

 

  • Conakry : les 24 et 25 novembre à l'Institut Français

 

Photo Jean-Jacques Ader

Et aussi :

 

  • Petit avant-goût des Siestes le 20 mai 2017 de 19h à 1h au Musée des Augustins de Toulouse pendant la Nuit des Musées (accès gratuit). Plus d'infos ici.

 

  • Les 1er et 2 juillet au jardin Compans-Caffarelli de Toulouse, retrouvez également la 5e édition des Rencontres Futurism, le rendez-vous des faiseurs de son: ateliers, talk, débats, démos... Plus d'infos sur la page Facebook.

 

  • La revue Audimat, au départ annuelle et aujourd’hui bi annuelle (le prochain numéro sort en mai), a été créée pour les 10 ans du festival et est disponible à la Libraire Ombres Blanches et celle du musée des Abattoirs à Toulouse. Il s'agit d'"Une vraie revue, pas un magazine ni un programme du festival : des articles long format sur la musique, écrits par des contributeurs français ou étrangers, pas forcément issus de la presse spécialisée. L’idée est d’ébaucher en langue française un discours critique exigeant, sans être abscons, sur la pop music, son histoire, son écoute, sa diffusion dans le monde."
 
Toutes les infos sur www.les-siestes-electroniques.com et sur la page Facebook.
 
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Et vous, connaissez-vous les Siestes Electroniques ?
Quels sont les festivals de musique que vous aimez?
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D
Un super évènement effectivement ! Vivement la 17e édition :)
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