"A la une du New York Times": Internet va-t-il bientôt tuer les journaux?
Vendredi soir j'ai assisté à la projection du documentaire "Page One: Inside the New York Times" ("A la une du New York Times") à l'Arnolfini, dans le cadre du Bristol Festival of Ideas. Evidemment très intéressée par ce documentaire qui illustre l'avenir d'un journalisme en plein déclin, je suis ressortie vraiment inquiète... Quel avenir pour les journaux? Internet va-t-il vraiment les "tuer"?
Documentaire américain de 1h28min (2011) réalisé par Andrew
Rossi avec David Carr, Brian Stelter, Bill Keller... Sorti le 23 septembre 2011 en Angleterre
et le 23 novembre 2011 en France.
Synopsis: En 1896, le New York Times adopte le slogan "Toutes les informations se doivent d’être imprimées". Aujourd’hui, Twitter et WikiLeaks bouleversent la diffusion des informations. La multiplication des blogs et la diminution conséquente des achats d’espaces publicitaires menacent la pérennité de la presse écrite. "A la une du New York Times" capte l’univers d’un journal qui tente de préserver son avenir. Brûlant d'actualité, ce documentaire pose un regard franc et direct sur une situation inquiétante et s’intéresse aux fondements du journalisme. La presse écrite va-t-elle résister face au rouleau compresseur Internet? (source allocine.fr).
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Voici la bande-annonce:
- Le journal du New York Times compte plus de 1200 journalistes et a obtenu plus de 90 prix Pulitzer décernés par l'Université de Columbia. Véritable référence du journalisme aux Etats-Unis, le quotidien a été créé le 18 septembre 1851 par Henry Jarvis Raymond et Georges Jones. Il compte aujourd'hui plus d'un million d'abonnés.
- Bien que le réalisateur suivait chaque jour de tournage des membres de la rédaction, le New York Times n’a eu aucun droit de regard sur le documentaire d'Andrew Rossi.
- Pendant les 14 mois de tournage, Andrew Rossi, qui travaillait quasiment seul, ne prévoyait pas ce qu'il allait filmer: "Chaque matin, je projetais de suivre quelqu’un, sans trop savoir ce que nous allions filmer. Aller en salle de rédaction avec un perchman, un producteur scrutant le moniteur aurait perturbé l’intimité. J’ai dû gagner la confiance des journalistes", nous confie-t-il. Il a fallu des mois pour qu'il puisse également filmer les réunions où sont choisis les sujets qui vont faire la "Une".
- Il était important pour Andrew Rossi d’avoir différents points de vue de spécialistes décrivant comment, dans un grand journal national, les journalistes cherchent des informations et effectuent des choix éditoriaux. C'est pourquoi il a suivi des universitaires, observateurs, et journalistes de différentes spécialités.
- "A la une du New York Times" a obtenu plusieurs nominations dans les festivals, notamment au Festival du Cinéma Américain de Deauville 2011 et au Sundance Film Festival 2011.
Source: allocine.fr
Mon avis: quelle coïncidence de voir ce film une semaine avant de m'envoler justement pour New-York! Cela dit, ce
documentaire a certes suivi des journalistes du New-York Times, mais je pense que la situation est la même au Times ou encore au Monde. La presse écrite va mal, ce n'est un secret pour personne. Les revenus publicitaires se sont envolés et la compétition s'amplifie
chaque jour davantage avec les sites d'information qui pullulent sur le net, mais également les blogs ou les nouveaux moyens de communication comme Twitter. Les conditions de travail se sont
aussi détériorées dans le sens où il faut aller toujours plus vite pour "sortir" une affaire...et dans cette course folle personne n'est à l'abri d'une erreur.
Si tout ça n'est pas nouveau, j'ai pris conscience en regardant ce film que les journaux allaient peut-être vraiment disparaître. Je veux dire VRAIMENT. Et bientôt. Peut-être demain. Certains ont déjà mis la clé sous la porte, d'autres ont licencié à tour de bras, et à vrai dire je ne vois pas bien comment ceux qui survivent encore vont pouvoir résister...
Pourtant nous sommes nombreux à aimer lire le journal, sentir l'odeur du papier et nous retrouver avec de l'encre plein les doigts! Il m'arrive d'annoter ou de déchirer les pages qui m'intéressent, je garde même parfois des articles marquants. Mais je ne l'achète pas tous les jours, car c'est une activité que j'associe avec le fait de prendre le temps. Je peux passer des heures au café le dimanche après-midi avec la presse du week-end... A contrario je ne retiens pas les infos que je lis sur internet. Ca va trop vite, il y en a trop...
Pour en revenir à ce documentaire, il m'a rendue triste car je ne veux pas que les journaux disparaissent mais je me sens impuissante. En général j'essaie de voir la vie du bon côté, mais là je dois avouer que je ne vois pas ce qui pourra les sauver...
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Et vous, ça vous ferait quoi si les journaux disparaissaient?