"Un homme, ça ne pleure pas", de Faïza Guène
L'année commence bien avec une chouette découverte littéraire! Le 4e roman de Faïza Guène, surnommée "la Sagan des banlieues", m'a beaucoup plu. Retour sur "Un homme, ça ne pleure pas", sorti il y a quelques jours aux Editions Fayard.
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Présentation de l'éditeur:
Né à Nice de parents algériens, Mourad voudrait se forger un destin.
Son pire cauchemar : devenir un vieux garçon obèse aux cheveux poivre et sel, nourri par sa mère à base d'huile de friture. Pour éviter d'en arriver là, il lui faudra se défaire d'un héritage familial pesant.
Mais est-ce vraiment dans la rupture qu'on devient pleinement soi-même ?
Source: www.fayard.fr
L'auteur:
Faïza Guène est une romancière et réalisatrice. Française d'origine algérienne, elle est la cadette d'une famille de trois enfants. Elle a grandi et vit dans la cité des Courtillières à Pantin.
Au collège, elle participe aux ateliers de lecture et doit réaliser pour le journal de l'établissement un reportage sur l'association "Les engraineurs" qui propose aux jeunes du quartier un atelier d'écriture cinématographique. Faïza Guène n'a jamais quitté l'association depuis ce reportage. Grâce à l'association, elle réalise en 2002, son premier court-métrage, RTT, qui raconte l'histoire de Zohra, mère célibataire joué par Mme Guène. Le film remporte trois prix dans les festivals. Cinq courts-métrages suivront et un documentaire sur le 17 octobre 1961.
Son premier roman, Kiffe kiffe demain, a été l'une des meilleures ventes de l'année 2004. Elle publie en 2006 Du rêve pour les oufs, puis, en 2008, Les gens du Balto, aux éditions Hachette Littérature.
Source: www.babelio.com
Mon avis:
Kiffe kiffe demain est bien un titre qui me disait quelque chose, mais je n'avais lu aucun des précédents romans de la jeune Faïza Guène (elle est née en 1985). Lorsque, quelques semaines avant sa parution (le 3 janvier 2014), Cultura m'a gentiment envoyé une épreuve de Un homme, ça ne pleure pas, je ne savais pas du tout à quoi m'attendre. Pas de 4e de couverture, aucune info. Je me suis donc lancée dans cette lecture sans aucun a priori...et l'expérience fut formidable. J'ai adoré! Dès les premières lignes, j'ai aimé l'écriture drôle et alerte de l'auteure et j'ai eu envie de mieux connaître Mourad et sa famille et de l'accompagner au fil des 27 chapitres courts qui se succèdent.
Mourad, petit garçon solitaire qui devient prof de français, a du mal à prendre son indépendance et on comprend rapidement pourquoi. "Un homme, ça ne pleure pas": Mourad est hanté par cette phrase de son père, ancien cordonnier illettré qui se retrouve hémiplégique, et sa mère est tellement étouffante qu'elle l'empêche de grandir. Les parents, un couple d'Algériens venus vivre en France, sont un peu caricaturaux mais on s'y attache rapidement. La soeur aînée de Mourad, la rebelle Dounia, a choisi la rupture totale tandis que Mina, son autre soeur, respecte les traditions familiales. Dur dur, de s'affirmer au milieu de tout ça!
-Dis-nous, Mourad, toi, qu'en penses-tu? Tu as plutôt envie d'accompagner la classe pour ce séjour à la montagne ou tu préfères rester à la maison et passer deux semaines avec Mme Bisset et ses CM1?
- Je ne sais pas...
- Mon fils, tu préfères aller là-bas dans le froid et peut-être tomber et te retrouver mort dans une avalanche ou rester avec nous et maman elle t'achète la console vidéo que tu veux?
Faire ouvertement un tel chantage à un enfant ne gênait absolument pas ma mère.
Comme le montre l'extrait ci-dessus, cette immersion dans la famille Chennoun est à la fois drôle et émouvante, de plus ce livre vif et rythmé pose des questions intéressantes. Voilà donc une lecture que je vous recommande!
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Un grand merci à Cultura pour m'avoir fait découvrir cette auteure!